Il y a un an, une créature molle et insignifiante sortait d’un minuscule œuf au fond du jardin. Et voici aujourd’hui qu’apparaissent les papillons descendants de quatrième génération.
Qui ne les a pas remarquées ces derniers jours ? Les belles-dames sont des centaines, des milliers, jusqu’en pleine ville. Ce spectacle féerique surprend même un public habituellement détaché des histoires naturelles. Car les papillons ont la cote. Jolis, sveltes et légers comme le vent, ils n’attirent que bienveillance et admiration… contrairement à leurs chenilles goulues.
A peine les vanesses sont-elles arrivées que des vols nuptiaux et des accouplements éphémères s’improvisent sur les bords de chemins. Pendant ce temps, d’autres continuent le voyage pour 50 ou 100 kilomètres.
Au jardin, deux d’entre elles virevoltent puis s’accouplent. Le mâle dépose soigneusement les spermatozoïdes dans la bourse copulatrice de la femelle. La fécondation proprement dite aura lieu quelques jours plus tard, juste avant la ponte.
Par chance, cette année aussi, la tondeuse s’est arrêtée avant les orties et les chardons. La grande boucle des belles-dames peut recommencer…
Les voisins du jardin
Article initialement publié dans la revue Salamandre sous le titre "Et un jour, le retour"
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