Un climat idéal a permis une émergence extraordinaire de vanesses sous les tropiques. Les générations africaines n’ont qu’une idée en tête : cap plein nord.
Début d’année dans le Maghreb. Lumières magnifiques aux portes du Maroc. Dans les ergs, les regs ou la steppe, du bord de mer jusque sur les hauteurs de l’Atlas, la belle-dame vole partout. C’est le chassé-croisé entre des natives locales et l’arrivée de vanesses migratrices en provenance de Mauritanie. Ces dernières pondent immédiatement, ici sur des artichauts, plus loin sur des bourraches. Là, un imago butine sur un Echinops. Avec les températures qui règnent déjà ici, les œufs éclosent en 2 ou 3 jours. Cinq semaines plus tard, la nouvelle génération s’envole déjà. Le voyage continue. C’est toujours le N de la boussole qui compte…
Compas dans l’œil
Les papillons migrateurs se déplacent en calculant en permanence leur direction de vol. Des protéines sensibles à la lumière bleue, les cryptochromes, permettent au cerveau d’évaluer la position du soleil. Même par temps nuageux, ces insectes sont capables d’interpréter la lumière polarisée de l’atmosphère. Mais la position de l’astre change avec le lieu, la saison et l’heure de la journée. C’est donc l’horloge biologique de l’animal qui permettrait de compenser au fur et à mesure la course du soleil et celle du papillon. Ce véritable compas solaire, les scientifiques l’ont localisé dans une partie du cerveau appelée complexe central.
Article initialement publié dans la revue Salamandre sous le titre "Un milliard au départ"
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